Investir au-delà des crises

Investir au-delà des crises

L’actualité financière est en pleine crise d’hystérie. Que ce soit la falaise fiscale américaine (fiscal cliff), le risque d’hyperinflation, la récession qui perdure, l’implosion de l’Union Européenne, l’éclatement de l’euro, la crainte que les Asiatiques cessent d’acheter le dollar américain, que les taux d’intérêts se mettent à monter en flèche ou la peur que le dollar américain s’effondre, les investisseurs peuvent choisir parmi toute une panoplie d’irritants. Ceci dit, le marché poursuit son chemin et continue à monter un mur d’inquiétudes.

Peut-on trouver un sens à toutes ces crises continuelles?

L’année 2012 a été considérablement mouvementée jusqu’à présent. Entre la crise européenne, la faible reprise de l’économie américaine, le ralentissement de l’économie chinoise et les élections américaines, l’environnement économique global est loin d’être normal. Et que dire de l’actualité québécoise, qui ne cesse de nous surprendre avec la commission Charbonneau et l’élection d’un gouvernement péquiste minoritaire. Bien que ces dernières sont très divertissantes, elles sont moins pertinentes et nous éloignent des sujets d’importance.

Les interventions monstres des gouvernements sont maintenant la règle plutôt que l’exception. Les banques centrales utilisent des outils monétaires à profusion pour manipuler les marchés financiers, ce qui crée un environnement de taux d’intérêt artificiellement bas. Nous aimerions réitérer que nous croyons que les taux d’intérêts pourraient rester faibles beaucoup plus longtemps que ce qu’anticipe la plupart des investisseurs.

Les problèmes économiques mondiaux ne sont, en théorie, pas très compliqués. Après une longue période de prospérité, les individus et les entreprises, enivrés par l’optimisme qui prévaut, baissent leur garde et ont tendance à emprunter excessivement puisque les revenus et le prix de leurs actifs ne cessent de monter et tout le monde fait de l’argent. Après une certaine période de complaisance, la demande excédentaire pour les emprunts gonfle les taux d’intérêts. Éventuellement, le financement facile et abordable se fait rare et décourage les acheteurs. Le prix des différents actifs se met à descendre et laisse pour contre les financiers et leurs clients avec une montagne de mauvais prêts.

Normalement, les entreprises médiocres ferment ou faillent, les mauvais prêts sont liquidés à escompte ou radiés, les propriétaires d’actions et de titres à revenus fixes voient leur valeur diminuer et un sentiment de prudence renouvelé envahit l’environnement commercial. Éventuellement, l’excès de prudence pousse le prix des actifs vers le bas et crée des occasions d’affaires pour les bonnes entreprises qui savent rester stable dans les cycles économiques. Fortifiées de ces nouvelles opportunités d’affaires, les saines entreprises deviennent encore plus profitables et encouragent les investisseurs à acheter leurs titres. La quantité marginale d’investisseurs enclins à acheter les titres dépasse les vendeurs ce qui crée une pression à la hausse aux prix de l’équité. Le retour des investisseurs permet la création de nouvelles entreprises ce qui stimule la création de nouveaux emplois et engendre une croissance de l’activité économique.

Il faut toutefois savoir que ce processus prend un certain temps à s’établir. La durée de cette période d’assainissement dépend grandement du courage des gouvernements en place et de ses dirigeants, et ce, surtout dans une démocratie. En tant qu’investisseurs, nous devrions donc être à l’affût de la réalité à laquelle nous sommes confrontés :

 

  • Aucun politicien ne choisira d’infliger plus de difficultés économiques, notamment en ce qui concerne la défaillance des entreprises, une augmentation du chômage et la mise en place de coupures de dépenses s’il veut être réélu.

  • Les lobbyistes et ceux qui contrôlent les ‘grosses piastres’ jouent un rôle prépondérant et influencent les décisions des gouvernements en leur faveur. Il s’agit tout simplement de réaliser à quel point on a été clément et indulgent avec les élites qui ont commis fraudes et grossières spéculations avec l’argent des déposants et de leurs clients pour prouver ce point. Non seulement très peu se sont retrouvés derrière les barreaux, mais ils ont subi des pertes très limitées et très peu ont perdu leur emploi.

 

L’histoire nous démontre que le manque de courage de la part des politiciens se veut la norme plutôt que l’exception. La plupart des politiciens et banquiers centraux vont essayer de créer de l’inflation pour diminuer le poids relatif des problèmes et les balayer sous le tapis en utilisant une combinaison de trois méthodes : la restructuration des dettes, la radiation des dettes et l’impression de nouvel argent. Une hausse de l’inflation doit donc être prévue. Dans un tel scénario, les actions ordinaires surperforment les obligations.

Bien que nous ne devrions pas demeurer indifférents à ce qui se passe dans le monde, nous ne croyons pas que des changements importants sont à venir et que tout plan d’action ne puisse améliorer ou empirer notre situation actuelle de beaucoup. Ceci dit, notre travail demeure celui d’essayer de trouver de bonnes entreprises qui possèdent une marge raisonnable de sécurité et qui se transigent à bon rabais durant les temps plus difficiles. Si l’environnement devait s’améliorer, nous devrions profiter grandement de cette situation favorable. Si, au contraire, elle devait s’envenimer, notre marge de sécurité devrait nous fournir une protection suffisante pour nous empêcher de subir de lourdes pertes.

Le plus important, dans notre profession, est la compréhension des risques encourus lors d’achats de titres d’entreprises. Nous ne voulons pas assumer de risques importants, qu’ils soient reliés à des compagnies spécifiques ou à une situation macro-économique. La diversification et l’allocation du capital font toutes deux partie intégrale de notre stratégie lorsque nous devons déterminer avec vous vos objectifs de placements. Ce serait fantastique de savoir à l’avance le niveau de croissance du PIB ou le niveau des taux d’intérêts lors des 6 prochains mois ou de la prochaine année. Malheureusement, nous ne possédons pas cette perspicacité. D’ailleurs, personne n’est capable de lire dans le futur. Les prévisions sont divertissantes lorsque les conséquences de leur échec sont sans importance, comme par exemple, dans le cas de la météo. En ce qui concerne les prévisionnistes de profession, nous leur conseillons de faire sans cesse des prévisions s’ils veulent avoir raison plus souvent.

Combien d’actions ordinaires devrait compter un portefeuille de placement optimal?

Malheureusement, il n’existe pas de chiffre magique. Plusieurs chemins mènent à Rome. Certains gestionnaires ont du succès en détenant 150 compagnies et d’autres avec une vingtaine. Cependant, les principes fondamentaux sous-jacents aux différentes stratégies sont similaires.

 

  • Garder une marge de sécurité : combien perdrions-nous si nous devions nous tromper?

  • Le marché boursier nous fournit des opportunités de placements. Ce n’est pas un guide qui nous aidera à décider quoi faire.

  • Le risque devrait être la probabilité de subir une détérioration permanente du capital et non pas la volatilité qui, au contraire, devrait être notre amie.

  • Il ne faut pas tomber en amour avec un investissement.

  • Analyser, analyser et analyser encore…

 

Vos commentaires sont toujours bienvenus.

L’équipe Claret.

Auteur(e)

  • Claret
    Fondée en 1996, Claret se spécialise dans la gestion de portefeuille de placements afin de répondre aux besoins grandissants d’une clientèle d’investisseurs privés à valeur nette élevée.

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