Le marché baissier a poursuivi ses ravages tout au cours de l’année 2002

Comme vous pouvez le remarquer, le marché baissier qui a débuté en mars 2000, soit à l’apogée de la bulle technologique, a poursuivi ses ravages tout au cours de l’année 2002. Les indices majeurs ont enregistré une troisième année consécutive de rendements négatifs. Du jamais vu depuis 1941.

La table ci-dessous dresse en sommaire la performance des indices pour le quatrième trimestre de l’année et pour l’année entière.

  4ième trimestre Année 2002
Indices En monnaie locale En dollars canadiens En monnaie locale En dollars canadiens
S&P/TSX (CAN) + 7.02% + 7.02% -13.97% -13.97%
S&P 500 (U.S.) + 7.92% + 6.90% -23.37% -24.39%
Nasdaq (U.S.) +13.95% +12.87% -31.53% -32.44%
Europe (Euro) + 4.39% + 9.97% -31.81% -20.63%
Nikkei (Japon) – 8.57% – 7.13% -18.63% -11.01%

Pendant que nous lisions des commentaires économiques majoritairement négatifs, l’économie a affiché une performance de 3% pour l’année 2002. Il s’agit d’une performance en ligne avec sa tendance à long terme. D’ailleurs, il est surprenant de voir la résilience de l’économie américaine aux différents chocs. En effet, l’économie a essuyé la pire bulle financière qu’a connu l’ère moderne.

Le dollar canadien a été stable dans le dernier trimestre de l’année, transigeant entre les 0.6302 $US et 0.6362 $US. Tout compte fait des récentes politiques fiscales et monétaires de nos voisins du sud, nous ne serions pas surpris de voir notre devise s’apprécier considérablement jusqu’autour des 0.70 $US. Du côté européen, l’Euro a connu une forte hausse. Il a bondi de 0.9866 $US à 1.04 $US. Plusieurs pays ont démontré l’intérêt d’opter pour une réserve monétaire constituée d’Euro et de dollars américains. En tout et partout, une dévaluation graduelle de la devise américaine favorise son économie. Cette dernière sera cependant plus restrictive pour les pays qui exportent massivement vers les États-Unis.

Contrairement à nos attentes, le prix du pétrole a franchi la barre des 30 $US. Alors que les yeux sont tournés vers l’Irak et Saddam Hussein, la grève qui fait rage au Vénézuela a semé toute une pagaille dans l’industrie pétrolière mondiale. La production a frôlé le marasme complet dans le pays, créant ainsi une pénurie temporaire propulsant les prix à la hausse. Quoique humainement nous n’aimons pas l’idée d’une guerre, une attaque contre l’Irak serait fort probablement rapide, ayant comme conséquence une baisse favorable du prix du pétrole.

Après trois années de rendements négatifs, beaucoup d’investisseurs sont découragés par la performance boursière et se sont tournés vers les titres à revenu fixe (c’est-à-dire les titres payant des intérêts fixes, les CPG, les obligations, etc.). Or, nous croyons que c’est un très mauvais moment pour un tel changement de stratégie :

  • Tout comme les médias (et la plupart des investisseurs) faisaient fi du risque lorsque les rendements étaient élevés, aujourd’hui leur attention se fixe entièrement sur le risque et ils oublient de ce fait les rendements potentiels. Dans un environnement où les taux d’intérêt sont si bas (les obligations à long terme rapportent 4%), un marché qui se transige à un cours bénéfice de 16 (basé sur les rendements attendus de 2003) ne peut être considéré sur-évalué. De plus, beaucoup de petites et grandes capitalisations se transigent à un cours bénéfice plus bas que le marché.
  • Voici, à titre d’exemple, le comportement d’un investissement de 1 000 000 $ lors d’une période difficile :
    • Le 1er janvier 1973, un individu investi dans le S&P 500.
    • La valeur initiale 1 000 000 $
    • 3 mois plus tard… 951 200 $
    • 6 mois pus tard … 896 310 $
    • 9 mois plus tard… 939 510 $
    • 1 ans et 9 mois plus tard… 573 780 $

    L’investisseur moyen, découragé, lançait la serviette et transférait tous ses actifs dans un dépôt à terme. Il aurait alors réinvesti son argent à 8% pour les 5 années suivantes et à 13% pour les 5 années subséquentes. Les résultats étaient les suivants :

    • 12 mois plus tard… 602 470 $
    • 5 ans plus tard… 843 070 $
    • 10 ans plus tard… 1,553,300 $

    Toutefois, si l’investisseur conservait sa stratégie initiale, le résultat aurait été le suivant :

    • 6 mois plus tard… 771 571 $
    • 12 mois plus tard… 792 620 $
    • 5 ans plus tard… 1 247 680 $
    • 10 ans plus tard… 2 444 370 $

En conclusion :

  • Les émotions créent de la confusion chez l’investisseur qui, de ce fait, l’empêche de bien voir les données fondamentales.
  • Combinée avec une saine diversification et de bons conseils, la patience est bien récompensée.

Bien que nous n’anticipions pas que le marché répète les fortes performances des années 80 et 90, et ce spécialement pour les grandes capitalisations, nous croyons qu’il est possible d’atteindre de bonnes performances avec une sélection de titres bien épaulée d’un processus de recherche soigneusement appliqué. Alors que l’inflation et les rendements obligataires sont si bas, nous croyons que le marché des actions sera l’endroit où se trouver au cours des prochains dix ans.


En tant que gestionnaires de portefeuille, non seulement analysons-nous beaucoup d’états financiers et d’entreprises, nous devons aussi lire une multitude de magazines, de recherches et de livres au cours d’une année. Nous dressons ici quelques extraits d’informations qui reflètent bien notre pensée et notre philosophie d’investissement. Nous aimerions les partager avec vous. Les citations sont telles quelles dans la langue des auteurs.

Au sujet du marché boursier

“…We really try to approach investing in as businesslike a fashion as we can. We focus on what individual companies are worth. And we want to buy them at a significant discount to what we think they are worth… If you think about the panoply of risks in investment – economic risk, interest rate risk, industry risk, management risk or time risk, etc. – Wall Street often treats time as the highest form of risk, which it is not. In fact, it’s just the reverse – it is really your lowest form of risk. If you’ve got the other things right, you’ll be OK…” (Henry Berghoef)

“…To make successful equity investments, you must have sufficient information to evaluate a business and its management… And you must act on the facts of the analysis with conviction when the requisite discount from appraisal exists…In fact, we’ve always been the rightest when we’ve been nauseous and about to throw up…” (Mason Hawkins)

“…You want the variability of stock prices to be your friend and not our enemy. If the direction of the market movements is telling you what you should be buying and selling, you’re using investment methods different than ours.” (Charlie Munger)

Au sujet de Wall Street et des conflits d’intérêts

“…Will we get wonderful ethics? I don’t think so. The incentives are twisted against many customers. The firm can’t make much money selling some institution shares when the price for the execution is 2 cents a share – and yet the firm can make a lot of money from underwriting some company which its analysts praise…It’s very hard to expect the analyst to behave perfectly, given the facts. To set up incentives which reward A and then tell people that you want B … is always going to cause a lot of A. That doesn’t mean there aren’t some intelligent, honourable people on Wall Street – there are…” (Charlie Munger)

“… The quaint thing about Wall Street is that it always takes things to excess – good ideas become bad ideas fast. Just because something is independent research or it’s not from an investment bank doesn’t mean it’s quality. It doesn’t mean it’s credible. And it doesn’t mean it ought to appear on the front page of the business section of The New York Times. Some people read those things and it scares the heck of them. And as a result, they do things that aren’t necessarily rational.” (Bill Nygren)


Sur une note finale, nous aimerions souligner que, grâce à vos encouragements et votre support, Claret prend de l’expansion. Nous avons conservé les mêmes locaux mais avons empiété chez notre voisin. On compte maintenant au sein de notre équipe grandissante, 5 professionnels, 2 assistantes administratives, 3 personnes aux opérations et une réceptionniste. Nous sommes toujours heureux de vous recevoir. Nous vous invitons à venir nous rendre visite.

Auteur(e)

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