Un trimestre peut faire toute une différence! Contrairement aux perspectives moroses du dernier trimestre, les marchés des actions ont mis en scène le rallie le plus important depuis septembre 1999. Mis-à-part le réconfort de ne pas voir perdurer la guerre en Irak, la hausse des marchés boursiers n’a pas été accompagnée de nouvelles économiques florissantes, ni d’une réduction des pressions inflationistes provenant de la Chine, etc… En effet, le marché surmonte un mur d’inquiétude.
La table ci-dessous dresse en sommaire la performance des indices pour le 2ième trimestre et le 1er semestre de l’année 2003.
2ième trimestre | 1er semestre | |||
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Monnaie locale | Dollars canadiens | Monnaie locale | Dollars canadiens | |
S&P/TSX (CAN) | + 10,09% | + 10,09% | + 5,57% | + 5,57% |
S&P 500 (U.S.) | + 14,89% | + 5,45% | + 10,76% | – 5,10% |
Nasdaq (U.S.) | + 21,00% | + 11,06% | + 21,51% | + 4,11% |
Europe (Euro) | + 14,67% | + 11,00% | + 1,24% | – 4,83% |
Nikkei (Japon) | + 13,93% | + 3,07% | + 5,88% | – 10,05% |
La Réserve Fédérale américaine a mis en application une politique monétaire très souple. La Fed planifie aussi de laisser son taux directeur au faible niveau que nous connaissons présentement, et ce, jusqu’à ce que l’économie soit ancrée sur de plus solides fondations. Chez nous, l’économie a reculé sous les pressions engendrées par la force du huard, par la maladie de la vache folle et par les effets du SRAS. Conséquemment, la Banque du Canada a décidé de couper son taux directeur dans le but d’injecter une dose de stimulus économique.
Le dollar canadien a poursuivi son ascension et a atteint un sommet à 0.7481$US au début du mois de juillet. Il a cependant faibli dernièrement à cause de la maladie de la vache folle, du SRAS et des conséquences économiques qui s’en sont suivies. Cette impétueuse hausse de la valeur de notre devise crée un environnement difficile pour les exportateurs canadiens qui n’ont eu aucun avertissement et doivent maintenant composer avec cette nouvelle réalité. En fait, c’est grâce à une politique de monnaie dévaluée implémentée par le gouvernement fédéral au cours de la dernière décennie que les exportateurs n’ont pas dû se soucier de leur niveau de productivité et d’efficacité. Ils devront désormais s’ajuster rapidement ou ils feront face à une compétition féroce venant d’outre-mer. Nous sommes d’avis que la force d’une devise reflète la santé d’une économie à long terme. De ce fait, nous accueillons l’essor du dollar canadien et espérons que le gouvernement n’intervienne d’aucune façon, forçant ainsi notre économie à devenir plus efficace.
Nous avons peu de commentaires à faire au sujet du marché du pétrole puisque nous avons peu de nouvelles perspectives à l’exception du fait que la production irakienne est progressivement à la hausse. D’ailleurs, le manque dû à la sous-production des pays d’Afrique, du Vénézuela et de l’Indonésie a été plus que comblé par la sur-production des pays Arabes. Publiquement, les producteurs de pétroles arabes accueillent cette circonstance avec désolation mais ils doivent l’applaudir avec excitation en privé.
Après la forte performance qu’ont connu les actions lors du deuxième trimestre et de la première moitié de l’année, les investisseurs s’interrogent maintenant à savoir si le marché haussier est là pour rester. Nous désirons vous rappeler qu’il s’agit d’un marché de « stock pickers » où la sélection des titres devient capitale. Conséquemment, nous sommes d’avis que l’approche ciblée surclassera celle de l’attaque massive.
Nous aimerions partager avec vous les observations suivantes qui, selon nous, augurent la direction du marché des actions.
- Depuis le 11 septembre 2001, c’est la fièvre du magasinage qu’ont connu les consommateurs américains qui a tenu l’économie américaine très en santé. Malheureusement, le niveau de dette des ménages est maintenant élevé. Le temps et l’épargne sont les seuls remèdes pour abaisser le sur-endettement. Ainsi, même si l’économie américaine roule sa bosse, il n’y a pas une grande demande refoulée pour justifier une croissance de la demande des biens et services.
- Les taux d’intérêts sont à leur plus bas niveaux depuis 40-50 ans et l’offre de monnaie a été abondante. Il est donc difficile d’imaginer des politiques monétaires plus accommodantes à moins d’adhérer au scénario déflationniste à la japonaise qui, selon nous, n’a qu’une faible probabilité de se produire. En fait, sans l’aide des taux d’intérêts baissiers, nous ne pouvons pas compter sur l’effet de la « marée haute qui soulève tous les bateaux » qu’on a connu tout au long des années 80 – 90. Durant cette période, les taux ont passé de 16% à 4% et le Dow Jones de 875 à 11500.
- Nous savons tous que l’infâme bulle a éclaté. Cependant, depuis le début de l’année, le Nasdaq a doublé la performance du S&P et du Dow. Amazon.com se transige à un multiple de 73 fois les bénéfices, Yahoo 91 et Ebay se négocie à 74 fois. Sans vous mentionner d’exemples d ‘autres qui n’ont même pas de bénéfices, nous sommes témoins d’un regain de vie de la spéculation dans la technologie. Historiquement, un nouveau marché haussier séculier a rarement été initié sans un changement de leadership.
Comme nous l’avons mentionné dans une lettre trimestrielle précédente, nous croyons qu’il s’agit d’un marché haussier cyclique dans un marché baissier séculier. Nous voulons mettre l’emphase sur la récompense potentielle importante d’une hausse cyclique. Par exemple, prenons le Dow Jones du 31 décembre 1964 au 31 décembre 1981: même si l’indice a débuté la période à 874 et l’a terminé à 875, il y a eu des périodes où il a plongé de 45% (1973-1974) seulement que pour remonter de 70% (1975-1976). Nous voulons prendre avantage de cette situation en fixant notre attention sur l’analyse fondamentale et la sélection de titres.
L’Équipe Claret