Malgré les performances médiocres au premier trimestre, celles enregistrées au cours du mois d’avril ont, en plus d’annuler les pertes, retourné les indices en territoire positif pour l’année en cours.
La table ci-dessous dresse en sommaire la performance des indices pour le premier trimestre de l’année.
1er trimestre | ||
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En monnaie locale | En dollars canadiens | |
S&P/TSX (CAN) | -4.10% | -4.10% |
S&P 500 (U.S.) | -3.60% | -10.01% |
Nasdaq (U.S.) | +0.42% | -6.26% |
Europe (Euro) | -11.71% | -14.26% |
Nikkei (Japon) | -7.07% | -12.73% |
L’économie américaine continue de croître, quoique lentement. Par contre, l’économie canadienne surclasse tellement celle de son voisin que la Banque du Canada a dû augmenter graduellement et tranquillement son taux directeur afin d’éviter une hausse potentielle de l’inflation. Contrairement au gouverneur de la Banque Centrale, nous doutons de la menace de l’inflation. Les taux d’intérêts pourraient augmenter légèrement mais rien d’alarmant. Du côté du marché obligataire, il règne un environnement ambivalent. Les émissions gouvernementales et para-gouverne-mentales disposent d’un environnement de taux bas alors que les corporations doivent travailler avec des taux d’intérêts assez élevés. Le marché met en évidence ce que nous avions décrit à maintes reprises : un niveau de dettes corporatives relativement élevé et un manque de confiance envers leurs dirigeants; un problème que seul le temps peut arranger.
Le dollar canadien s’est apprécié considérablement pendant le premier trimestre. Après avoir débuté à 0.6354 $US, il a affiché une croissance robuste pour terminer à 0.6816 $US. Encore plus forte, notre devise a continué sa poussée pendant le mois d’avril touchant les 0.7170 $US en début de mai. A plus long terme, avec la possibilité d’un changement politique à Ottawa, c’est-à-dire un état moins interventionniste (remarquez le changement au niveau des gouvernements provinciaux commençant par l’Alberta, l’Ontario, la Colombie-Britannique et même le Québec), nous ne serions pas surpris de voir le dollar canadien escalader vers les 0.80 $US dans les années à venir. Qui sait, peut-être pourrions-nous revoir la parité dans cette décennie?
Tel que nous l’attendions, le prix du pétrole s’est effondré depuis la guerre en Irak. De plus, le Vénézuela s’est remis en service. En tout et partout, nous nous attendons à un relâchement du prix du pétrole alors que l’Irak se remet à produire avec l’aide des américains et des Nations-Unies. Nous vous rappelons que l’Irak possède la deuxième plus importante réserve mondiale de pétrole après l’Arabie Saoudite.
Lors des dernières années, nous avons été témoin de beaucoup d’animosité et de critique envers les États-Unis. Des économistes prédisent l’effondrement de l’économie et du dollar américain. Les politiciens du monde critiquent leurs politiques étrangère et économique. Même certains canadiens montrent leur désaccord envers les moyens que prennent nos voisins pour traiter leurs dossiers internationaux.
Dans les commentaires qui suivent, nous nous ferons l’avocat du diable en défense des États-Unis. Notez qu’à prime abord, étant des investisseurs, nous plaçons l’argent de nos clients là où nous croyons que le rendement potentiel est le plus attrayant. De ce fait, notre jugement a tendance à être très unidimensionnel lorsque vient le temps d’analyser une situation : les signes de piastres et le rendement sur le capital retiennent principalement toute notre attention. Nous désirons, au préalable, offrir nos excuses à ceux de vous qui êtes plus multidimensionnels que nous.
Au sujet de l’économie américaine :
Comme vous le savez, l’économie américaine a très bien performé au cours des deux siècles derniers. En 1776, on comptait 3 millions de personnes au É.U.; 227 années plus tard, les É.U. représentent à peu près 30% du produit national brut mondial avec 4.5% de la population du globe. Le fait est que le peuple américain n’est pas plus brillant que les autres. Mais il y a quelque chose dans le système qu’ils chérissent qui exploite mieux l’énergie et le talent de chacun que partout ailleurs. Cette histoire s’est produite aux États-Unis avec des gens venant des quatre coins du monde (l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud et le Moyen Orient). Ils n’ont pas été spécialement sélectionnés, mais dans cet environnement, ils se sont épanouis, d’une façon que l’on n’avait jamais vu auparavant. Quoiqu’il puisse toujours être amélioré, c’est un système fantastique. Depuis 1776, personne ne s’est enrichi à vendre à découvert l’Amérique.
Au sujet du déficit américain :
Les économistes européens prédisent l’effondrement des cours de la devise américaine en se basant sur l’ampleur du déficit américain. Au sein du débat (qui est hors de contrôle) sur la hausse du déficit budgétaire américain et son impact sur le dollar US, ainsi que le débat sur une multitude d’autre aspect économique, un peu de perspective serait recommandé.
Les dernières données décomptent le déficit américain au niveau des 1.5% en pourcentage de son PNB. Pour mieux se situer, on peut comparer le déficit à quelques données historiques : 4.1% du PNB au début des années 70, 6% à la fin de la récession du début des années 80 et 4.5% au début des années 90. Vrai, en valeur absolue, le déficit gravite un sommet historique, mais l’économie aussi. On peut appliquer la même explication au poids de la dette. Par analogie, à titre d’exemple, si une unité de 10 logements supporte une hypothèque de 100 000$, alors ne pensez-vous pas qu‘une unité de 100 logements est capable de tolérer une hypothèque de un million de dollars? Par ailleurs, on se demande comment les Européens peuvent critiquer les Américains alors que le déficit relatif au PNB de la France, de l’Allemagne et de L’Italie excède 3%, soit le niveau maximum fixé par l’Union européenne.
Une autre façon indirecte d’évaluer le problème du déficit est d’examiner la capacité de payer les intérêts sur les dettes. L’intérêt payé en pourcentage du PNB a grimpé continuellement au cours des années 70 et 80, passant de 1.5% à 3.3% en 1990. Cette statistique se chiffre présentement à 1.6%, soit le niveau le plus bas depuis les 30 dernières années. C’est trivial et ce n’est pas un dossier inquiétant. Nous réitérons que le problème de dettes réside chez les individus et les corporations, problème qui ne peut être résolu que par le temps.
Au sujet du dollar américain :
Le billet vert a faibli considérablement. Certains économistes lui prédisent un scénario apocalyptique. Étant donné la productivité supérieure des américains vis-à-vis la plupart des pays européens, il n’y a aucun doute dans notre esprit que le dollar US conservera son statut de devise phare dans les réserves des banques centrales mondiales. Nous sommes certains, cependant, qu’il y aura un déplacement graduel vers un système de réserves plus diversifiées au sein des banques centrales du monde. En effet, au lieu de détenir 90% de leur réserve en $US comme nous l’avons connu dans le passé, les banques centrales vendent des dollars en faveur de l’Euro de façon à bâtir une réserve qui reflète mieux le commerce entre les différents pays.
Comme vous pouvez voir, nous sommes optimistes sur l’Amérique (incluant le Canada) pour le long terme. Après l’éclat de la bulle technologique et plus de 3 années de marché baissier, nous croyons que le plus important de l’excès a été corrigé et que nous sommes en ligne pour un redressement de l’économie. Cependant, dans un environnement avec des taux d’intérêts et une inflation tamisée, le rendement du marché des actions oscillera, en moyenne, autour des 6-7% par année, avec occasionnellement de larges fluctuations. Les entreprises dynamiques et bien gérées, et spécialement les petites et moyennes capitalisations, devraient offrir une performance supérieure.
L’Équipe Claret