Maintenant que le premier semestre 2024 est derrière nous, prenons un peu de recul et examinons comment les performances diffèrent d’un pays à l’autre, d’un secteur à l’autre, et entre petites et grandes entreprises pour tenter de tirer tout ça au clair. Les données sont exprimées en dollars US.
- Le S&P 500 a gagné 15,3 %.
- L’indice MSCI Tous pays est en hausse de 11,6 %; excluant les États-Unis, toutefois, les gains ne s’élèvent qu’à 6,04 %.
- Le marché canadien (mesuré par l’indice S&P/TSX) a peu progressé, n’engrangeant qu’une hausse de 2,4 %.
- L’indice S&P 500 équipondéré – qui attribue le même poids à tous les titres composant l’indice – n’a gagné que 5,1 %.
Même si les rendements que nous avons obtenus au cours des six premiers mois de l’année peuvent nous sembler fort acceptables, à moins de détenir l’ensemble des titres du marché par l’intermédiaire du S&P 500 ou de surpondérer les 10 plus grandes entreprises de l’indice, il est impossible de battre le S&P 500. En fait, le rendement moyen des sept plus grandes entreprises de l’indice, soit Apple, Microsoft, Alphabet (Google), Amazon, Nvidia, Meta (Facebook) et Tesla, s’élève à 38,65 %, et ces sept entreprises représentent 70 % du rendement du S&P 500 depuis le début de l’année.
Puisque notre philosophie de placement repose sur le principe central de la limitation du risque, nous préférons disposer d’un portefeuille plus équilibré et diversifié, composé d’entreprises rentables. Oui, bien entendu, il est pénible de voir Nvidia grimper de 150 % et de ne pas en détenir. Mais la patience et la rigueur sont des vertus dans le domaine de l’investissement, car comme l’a dit John Maynard Keynes il y a fort longtemps, « le marché peut rester irrationnel beaucoup plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable. » Nos clients de longue date se souviennent assurément de plusieurs périodes irrationnelles comme la bulle Internet, la période précédant la grande crise financière, la ruée vers le cannabis, l’engouement pour les fabricants de véhicules électriques, et j’en passe. La ruée vers tout ce qui a trait à l’intelligence artificielle (IA) ne sera pas l’exception. Mais quand viendra l’ajustement pour cette période euphorique? Nous ne le savons certainement pas. Cependant, nous préférons suivre le conseil de Warren Buffett : « Nous saluons l’initiative, mais nous préférerions éviter le trajet. »
Le marché canadien est-il à ce point mauvais?
Nous sommes récemment tombés sur de nombreux articles concernant la sous-performance du marché boursier canadien, citant des raisons comme la performance économique, la faiblesse de la monnaie, la composition mal adaptée de l’indice, le trop grand nombre d’actions à droit de vote multiple, la trop petite taille des entreprises canadiennes, et plus encore. À l’exception des États-Unis, comme le montre le graphique ci-dessous, tout compte fait, nous pensons que le marché boursier canadien ne s’est pas si mal comporté au cours des cinq dernières années, surtout par rapport à d’autres marchés développés comme le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Europe dans son ensemble.
Par ailleurs, si l’on regarde le Canada dans une perspective à plus long terme, disons sur les 25 dernières années, comme le montre le graphique ci-dessous, sa performance a été vraiment très bonne, rejoignant celle des États-Unis.
Le fait est qu’il est toujours possible de trouver une période où les données montrent que le Canada tire de l’arrière, par exemple de 2012 à aujourd’hui, comme le montre le tableau ci-dessous.
Les investisseurs ont tendance à voir le marché boursier comme un monolithe qui évolue au rythme du cycle économique. Prévoir son évolution est une activité très rentable, surtout pour les prévisionnistes. Nous préférons le percevoir comme un marché d’actions, composé de grandes et de petites entreprises qui exercent leurs activités et qui atteignent différents degrés de rentabilité. Notre travail consiste à trouver celles qui sont constamment rentables et à tenter de les acquérir à un prix raisonnable.
Récemment, un de mes bons amis a subi une opération à cœur ouvert et a eu besoin d’un stimulateur cardiaque. Je me suis donc intéressé à l’évolution des stimulateurs cardiaques au fil du temps. J’étais loin de me douter que le premier stimulateur cardiaque avait été implanté dans une personne en 1958. De la taille d’un paquet de cigarettes (voir l’image ci-dessous), ce premier dispositif ne fonctionnait pas très longtemps, mais le patient a vécu jusqu’à l’âge de 88 ans et a eu 26 stimulateurs cardiaques au cours de sa vie. Ma grand-mère par alliance a été la deuxième personne au Québec à recevoir un stimulateur cardiaque au début des années 1960 et elle a vécu jusqu’à l’âge de 87 ans.
Examinons maintenant un stimulateur cardiaque, version 2024 : il a la taille et l’épaisseur du cadran d’une montre-bracelet. Il est implanté dans la partie supérieure de la poitrine du patient et les piles doivent généralement être remplacées au bout de 5 à 10 ans, de même que l’ensemble de l’appareil.
… et celle des téléphones cellulaires, même si l’image ne dit pas tout : celui de gauche pesait environ 5 livres et la réception était souvent exécrable; celui de droite tient dans la poche et est en fait un ordinateur grâce auquel vous pouvez faire fonctionner votre maison et votre voiture, faire vos opérations bancaires et, bien souvent, effectuer votre travail.
La morale de cette histoire est la suivante :
- La technologie et la science sont les principaux catalyseurs du progrès économique.
- Les systèmes économiques qui encouragent la recherche et le développement sont les plus productifs à long terme.
- Faites confiance à la technologie et à la science. Ne faites pas confiance aux économistes et encore moins aux politiques économiques dictées par les politiciens.
À ce propos, il semble que de nombreux pays à l’échelle mondiale traversent une vague de changements à leur tête et leurs politiques économiques. Espérons que les résultats de ces changements nous donneront des dirigeants solides qui permettront aux électeurs d’avoir confiance dans les représentants qu’ils ont choisis. Quoi qu’il en soit, la seconde moitié de l’année 2024 devrait certes se révéler intéressante.
Il faut espérer que l’accent sera davantage mis sur la « relève », qui est l’une des priorités chez Claret, ainsi que sur la capacité de l’élite élue à tenir toutes les promesses pour lesquelles elle a été choisie, qui prennent toujours plus de temps à se concrétiser que ce qui avait été prévu. Le leadership exige plus qu’une attention ciblée sur le présent, il nécessite une vision à long terme pour réussir – précisément comme c’est le cas dans le domaine des placements.
Je vous souhaite à tous un formidable été, rempli de beau temps et de plaisir.