Prévisions 2023!

Pour ceux et celles qui nous connaissent, vous savez qu’il n’y a qu’une façon d’avoir quelquefois raison lorsqu’on fait une prévision: il faut faire beaucoup de prévisions! Et même lorsqu’on a raison, cela peut être dû aux mauvaises raisons. 2022 fut en partie le cas. Vous verrez aussi, dans cette courte lettre, que depuis le début du siècle, les prévisions ont été pour le moins dire, erratiques. Question d’amusement, nous y mettrons quand même notre petit grain de sel à la fin.

2022 : Les prévisions des analystes sur les profits des compagnies américaines ont été presque parfaites, dans l’ensemble. Cependant, si l’on décortique le tout par secteur, les prévisions furent erronées. Pour le secteur de la consommation discrétionnaire, elles furent 23% trop élevées; pour la communication, 16% trop élevées; mais pour l’énergie, la réalité a été 100% plus élevée que les prévisions. Bref, dans l’ensemble, très précis, mais pour les mauvaises raisons. 

En plus, faire des prévisions sur le niveau d’un indice boursier un an d’avance implique qu’il faut prévoir beaucoup de variables en même temps. Les analystes ont eu raison (dans l’ensemble) sur les profits des compagnies, mais ont sous-estimé l’impact et l’amplitude de la hausse des taux et de l’inflation. Résultat: un ratio cours/bénéfice bien inférieur en 2022. Il est passé de près de 25 à environ 19. Donc on ne paie que 19 fois les profits au lieu de 25 ce qui a engendré une baisse boursière même si les profits courants étaient conformes aux prévisions.

Qu’en est-il depuis le début du siècle des prévisions du marché boursier un an d’avance? Sur 23 ans, seulement 7 fois la moyenne des estimés a été précise à + ou – 5%; 9 fois les prévisions ont été beaucoup trop élevées; 7 fois beaucoup trop basses. Certes, certains individus réussissent à prévoir le tout avec grande précision. Néanmoins, impossible de les identifier à l’avance. Après tout, des milliers d’analystes et économistes nous inondent de prévisions. C’est un peu comme la loterie: on sait que quelqu’un va gagner, mais on ne sait pas qui, avant le tirage. 

Quoi faire pour gérer son portefeuille? Bien que faire des prévisions boursières demeure un exercice plutôt futile, c’est un peu comme la météo: nous regardons tous les prévisions d’avance bien que l’on sache pertinemment qu’il y aura sûrement une erreur quelque part! 

L’Histoire est un outil qui peut aider à entrevoir le futur, car bien que l’Histoire ne se répète pas, elle rime souvent. En se fiant au passé, lorsqu’une bonne correction est amorcée, sa durée dépend très souvent du fait qu’elle soit suivie d’une récession ou non. Si aucune récession ne survient, la durée de la correction est d’environ 12 mois. Si récession il y a, la durée tourne autour de 24 mois. Il y aura éventuellement une récession, mais est-ce que cela sera en 2023 ou plus tard? 

La correction actuelle a débuté en novembre 2021. Donc, si aucune récession ne survient, nous devrions être passés à travers le pire. Si on vit une récession en 2023, on devrait s’attendre à une première moitié d’année tumultueuse. Mais, est-ce vraiment important? En fait, nous ne le croyons pas. L’investissement dans le marché boursier doit avoir un horizon d’au moins 5 à 10 ans. Trouver des compagnies à bon prix qui passeront à travers une récession est beaucoup plus important que de savoir s’il nous reste quelques mois de fluctuations boursières ou pas. Le but de la gestion d’un portefeuille est de maximiser le rendement à long terme et de minimiser les nuits blanches. Si vous avez de la difficulté à dormir, vous pouvez augmenter vos liquidités à 40% au maximum. Sinon, tenez-vous-en entre 5 à 15%, et profitez des opportunités qui se présenteront. On risque d’avoir, en ce début d’année, quelques mois avec un marché boursier volatil.

Bonne année 2023.

Jean-Paul Giacometti pour l’équipe Claret

Auteur(e)

  • Jean-Paul Giacometti, MBA, CFA
    Jean-Paul a commencé sa carrière en 1989 et est détenteur de la charte CFA depuis 1993. Il détient un baccalauréat en mathématiques de l’Université McGill et un MBA de l’Université Concordia. Jean-Paul était président de l’Association des analystes financiers de Montréal en 1998-99. Il s’est joint à Claret en 2000 et y assume depuis les fonctions de vice-président et gestionnaire de portefeuille. Avant son entrée chez Claret, il a travaillé plus de 10 ans auprès d’une banque privée suisse.

Votre argent compte.

Inscrivez-vous à notre liste d’envoi pour savoir quand nous publions de nouvelles informations.