Investir de manière fiscalement avantageuse

La plupart des gens pensent qu’investir consiste à choisir les bonnes actions ou obligations. En réalité, une part importante de l’investissement judicieux consiste également à minimiser les impôts sur vos revenus d’investissement. En adoptant des stratégies d’investissement fiscalement efficace, les investisseurs astucieux peuvent réduire leurs obligations fiscales et optimiser leurs gains après impôt.

Il existe trois catégories de stratégies d’investissement fiscalement avantageuses que vous devriez connaître: le report d’impôt, la réduction d’impôt et l’évitement d’impôt.

1. Stratégies de report d’impôt

Les stratégies de report d’impôt permettent de reporter la comptabilisation de certains gains imposables à une date ultérieure, ce qui vous permet de faire fructifier vos rendements sans en subir immédiatement l’impact fiscal. Voici quelques exemples de stratégies de report d’impôt :

  • Limiter la rotation du portefeuille : Dans un système fiscal progressif comme celui du Canada, où le taux d’imposition augmente avec le revenu, certains investisseurs préfèrent retarder la vente de leurs actions afin de reporter la réalisation des gains en capital à leur retraite ou à une date ultérieure, lorsqu’ils s’attendent à ce que leur taux marginal d’imposition soit plus bas qu’il l’est à l’heure actuelle.
  • Les comptes à imposition reportée : Investir dans des comptes à imposition reportée, comme le REER au Canada, qui permet aux gains de s’accumuler en franchise d’impôt, mais qui exige le paiement d’impôts lorsque les actifs sont retirés du compte. Les ménages ayant des niveaux de revenus différents peuvent envisager le fractionnement des revenus au moyen d’un REER de conjoint.
  • Réalisation des pertes fiscales : Cette stratégie consiste à vendre des titres à perte pour réduire ou éliminer les gains imposables. Vous devez suivre des règles strictes pour mettre en œuvre cette stratégie, par exemple éviter d’acheter un titre identique dans les 30 jours civils précédant ou suivant la vente de l’actif.

2. Stratégies d’évitement fiscales

L’évitement fiscal est une autre stratégie d’investissement fiscalement efficace. Cette stratégie vous permet de structurer vos investissements de manière légitime afin d’éliminer l’effet des impôts. L’évitement fiscal ne doit pas être confondu avec l’évasion fiscale, qui est illégale ! Quel est donc un exemple d’évitement fiscal ? 

  • Les comptes exonérés d’impôt, ou le fait de détenir des actifs dans un compte exonéré d’impôt plutôt que sur un compte imposable, comme un CELI, est un moyen légal d’éviter de payer des impôts sur les investissements. Il n’y a pas d’impôt sur les revenus d’intérêts, les revenus de dividendes canadiens ou les gains en capital réalisés dans un CELI. Et, contrairement à un REER, vous n’avez pas à payer d’impôt lorsque vous retirez des fonds d’un CELI.

3. Stratégies de réduction d’impôt

Enfin, il existe des stratégies de réduction d’impôts, qui visent à réduire l’effet des impôts sur vos investissements. En voici des exemples. 

  • Allocation stratégique d’actifs : Cette stratégie vise à limiter votre exposition aux catégories d’actifs dont les caractéristiques fiscales sont moins favorables, tout en augmentant votre exposition aux catégories d’actifs plus avantageuses sur le plan fiscal. Par exemple, au Canada, les actifs qui produisent des gains en capital sont généralement considérés comme plus efficaces sur le plan fiscal, car seule la moitié des gains en capital nets (gains en capital moins pertes en capital) est incluse dans le revenu imposable et est imposée à votre taux marginal d’imposition.
  • Sélection de comptes : En règle générale, les investissements avec des taux d’imposition élevés sont généralement mieux placés dans des comptes enregistrés qui sont exonérés d’impôts ou reportent l’impôt, tels qu’un CELI ou un REER. En revanche, les actifs avec des taux d’imposition moins élevés peuvent être conservés dans des comptes imposables. Pour les investisseurs canadiens, détenir des placements en actions, tels que les actions canadiennes à dividendes, dans un compte imposable permet de bénéficier du traitement fiscal préférentiel des gains en capital et des dividendes. En revanche, les investissements générant un revenu entièrement imposable, tels que les obligations et des bons du Trésor, sont mieux placés dans des comptes enregistrés pour différer ou éliminer les impôts.

Chaque type de revenu d’investissement a ses spécificités fiscales, que ce soit des gains en capital, des revenus d’intérêts ou les dividendes. Ces règles varient en fonction que les revenus proviennent d’actifs canadiens ou étrangers, et du type de compte dans lequel ils sont détenus.

Il est essentiel de reconnaître que l’optimisation de votre portefeuille pour générer le rendement le plus élevé après impôts doit être adaptée à votre situation financière unique, vos objectifs d’investissement et votre horizon temporel. En comprenant les implications fiscales liées à vos investissements, vous pouvez élaborer une stratégie visant à préserver autant que possible vos revenus d’investissement.

Auteur(e)

  • Caroline Maughan
    Caroline a commencé sa carrière professionnelle en 2018, travaillant comme analyste dans l'industrie de gestion d’actifs. Elle est titulaire d’un baccalauréat en commerce, avec spécialisation en finance, de l’Université Concordia et détient le titre de CFA depuis 2023. Caroline s’est jointe à l’équipe de Claret à la fin de 2022 en tant que gestionnaire de portefeuille associée et a depuis évolué vers le rôle de gestionnaire de portefeuille.

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