Investissement et biais cognitifs: 5 erreurs à éviter

Vous voulez investir comme un pro et faire fortune? Investir comme un professionnel implique, bien sûr, de suivre les règles du métier. Il faut élaborer un plan, développer une approche méthodique, effectuer des recherches approfondies dans le but de prendre des décisions éclairées. En revanche, si vous n’approchez pas vos placements avec le bon état d’esprit, même si vous choisissez une stratégie appropriée et de bons titres, le jeu est loin d’être gagné! 

Si vous êtes stressé juste à l’idée de gérer vos placements et que pour vous l’investissement est un sport extrême où vous avez l’impression de risquer votre peau à chaque séance, c’est que vous ne considérez pas le facteur émotionnel de l’investissement dans vos démarches.

Dans cet article, nous vous expliquerons comment les investisseurs qui ont du succès maîtrisent l’aspect comportemental de la finance au même titre que les technicités des décisions d’investissement. Vous allez apprendre à intégrer la psychologie liée à l’investissement afin d’avoir l’attitude d’un « as investisseur ».

La finance comportementale est l’étude du comportement humain en contexte d’investissement. On y apprend comment les émotions peuvent interférer dans les décisions financières et miner le succès des investisseurs. Voici donc quelques biais cognitifs liés à la finance à considérer. 

Le biais de surconfiance

La surconfiance se définit par la tendance des investisseurs à surestimer leurs propres compétences et à sous-estimer les risques liés aux investissements. On voit souvent, par exemple, des investisseurs investir de gros montants dans une occasion après avoir lu un article sommaire ou après avoir eu une discussion avec un ami sur les possibilités haussières d’un investissement. Ceci pousse les petits investisseurs à transiger sur des données sommaires et incomplètes et qui sont loin d’être suffisantes. Dans l’optique où la partie inverse de la transaction peut être un investisseur institutionnel aguerri qui connaît tous les côtés importants d’une transaction, cela génère des succès mitigés ou, au mieux, aléatoires. 

Le biais de l’aversion aux pertes

En 2002, le docteur Daniel Kahneman a gagné le prix Nobel en économie en démontrant qu’une perte financière cause une souffrance psychologique deux fois plus grande que ce qu’un gain financier équivalent peut apporter comme plaisir psychologique. Ce comportement pousse les investisseurs à prendre de mauvaises décisions lorsque les marchés fluctuent à la baisse ou à la hausse. 

Le biais de confirmation

Le biais de confirmation se définit comme la tendance à chercher et interpréter les informations de manière à confirmer ses propres croyances ou opinions. Par exemple, si un investisseur pense que le marché va baisser au cours des prochains mois, il va avoir tendance à lire et favoriser les articles qui prédisent des reculs économiques et tasser du revers de la main ceux qui sont plutôt optimistes. 

La mentalité de troupeau

La mentalité de troupeau et la peur de rater les occasions, aussi connue comme le syndrome fomo (fear of missing out) sont des émotions très puissantes chez l’être humain. L’évolution a ancré dans la psychologie humaine qu’il est plus facile de survivre en groupe qu’en loup solitaire. Les bulles financières comme la bulle techno de 2000, la bulle immobilière de 2008 et la bulle des cryptomonnaies sont d’excellentes démonstrations des effets pervers de la mentalité de troupeau. Surtout que les médias d’information ont tendance à faire preuve de sensationalisme, ayant pour effet d’amplifier le syndrome fomo et la mentalité de troupeau.

Focaliser sur le court terme

Bien qu’on sache qu’il faut avoir un horizon à long terme pour avoir du succès en investissement, tout ne se passe pas toujours ainsi. La patience et la discipline sont des vertus difficiles à maîtriser et le court terme est beaucoup plus concret…

Alors, comment on fait pour maîtriser nos émotions? Il faut se transformer en entrepreneur!

Si vous pensez que les grands investisseurs ont les yeux rivés sur les applications financières du matin au soir pour multiplier les transactions, détrompez-vous. Les grands investisseurs comme Warren Buffet passent plutôt leur temps à analyser les états financiers des entreprises afin de trouver de nouveaux plans d’affaires robustes et profitables.

Je ne vous apprends rien : si vous voulez exceller dans une activité, vous devez vous pratiquer.

Alors, ceux d’entre vous qui passent leur temps à regarder fluctuer leurs titres et le marché, et bien la seule chose que vous faites, c’est de vous entraîner à penser à court terme. Le cerveau est très malléable et cette fâcheuse habitude ne vous apportera aucune richesse, sauf beaucoup de stress, selon la direction que prendra le marché. On peut facilement devenir accro aux sensations, mais souvent ce sera au détriment de votre santé mentale et financière.

On sait que la perte financière génère des émotions négatives qui affectent doublement l’investisseur. Nous sommes donc programmés par des millénaires d’évolution humaine pour souffrir deux fois plus des mauvaises nouvelles en accordant deux fois plus d’importance à la perte qu’au gain. Alors, le simple fait d’essayer de suivre les fluctuations de la bourse, qui est, historiquement, une succession de hausse et de baisses, finit par user même les investisseurs les plus aguerris. Cette usure se soldera souvent par une série de mauvaises décisions qui hypothèqueront vos chances de succès.

Il faut donc trouver le bon équilibre entre suivre ses placements pour assurer une diligence de nos fournisseurs de services et avoir les yeux constamment rivés sur la fluctuation des titres. 

Les grands investisseurs ont une méthode différente lorsque vient le temps de s’instruire sur la finance et l’actualité financière. Au lieu de se concentrer sur le potinage de l’actualité financière et les soi-disant gourous qui semblent avoir des visions parfaites de ce qui se passera dans le futur, ils se concentrent sur les médias spécialisés qui énumèrent les faits. Qui plus est, les algorithmes des moteurs de recherches peuvent vous suggérer des articles qui sont basés sur les témoins de votre profil de navigation internet et peuvent vous inonder d’articles qui ne font qu’amplifier les biais cognitifs. 

Le bon investisseur doit apprendre à bâtir des barrières psychologiques pour prendre des décisions éclairées et ne pas se laisser distraire ou influencer par le bavardage et le commérage des marchés. Ce n’est pas toujours facile, même pour les professionnels de la finance. En réalité, plus la tendance est puissante, plus son effet de propagande se répand dans la normalité financière et fait tomber les mécanismes de protection des investisseurs. Pour être un bon investisseur, il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie lorsqu’il s’agit d’informations financières. 

Les entrepreneurs font leur fortune en voyant leurs entreprises croître à travers le temps. C’est pourquoi il est préférable de garder une mentalité d’entrepreneur quant à ses investissements. Lorsque l’on pense aux grandes fortunes québécoises comme celles des Péladeau, des Rossi, et des Desmarais, on pense à des entreprises générationnelles qui se sont bâties sur plusieurs décennies. S’ils avaient vendu leurs entreprises au tout début, auraient-ils amassé autant d’argent? Est-ce qu’ils ont eu l’urgence de vendre leur entreprise à chaque creux de cycle économique? Non.

Les investisseurs ont pourtant un avantage considérable par rapport aux entrepreneurs, car ils peuvent diversifier leurs placements dans différents pays, différents secteurs d’activités et différentes compagnies afin de ne pas être à la merci des risques spécifiques de chaque entreprise.

Claret est une firme de gestion de portefeuilles où l’entrepreneuriat est d’une importance capitale. 

Nous avons une attitude d’entrepreneur et avons accès à une multitude d’outils financiers pour bâtir des portefeuilles performants qui répondent aux besoins spécifiques de nos clients. 

Nous avons également la capacité et l’habitude d’entraîner nos clients à esquiver les pièges psychologiques de l’investissement pour qu’ils puissent prendre des décisions éclairées pour faire fructifier leur argent.

Auteur(e)

  • Vincent Fournier, M.Sc., CFA
    Vincent a commencé sa carrière en 1999 et est détenteur de la charte CFA depuis 2004. Il détient un baccalauréat en administration des affaires et une maîtrise en économie. Il est membre du conseil d’administration de l’association CFA Montréal depuis 2005 et y a occupé le poste de président en 2010-11. Vincent s’est joint à l’équipe Claret en 2002.

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