Les signes de reprise économique abondent : la hausse de la confiance des consommateurs, la hausse des dépenses des consommateurs et la vigueur des mises en chantier en sont quelques indicateurs.
Nous ne devrions donc plus voir les taux baisser considérablement. En fait, il est d’autant plus probable que les banques centrales élèvent un peu les taux directeurs conséquemment à une économie plus dynamique. Nous insistons sur le mot «peu» en raison du taux d’inflation anémique.
La table ci-dessous dresse en sommaire la performance des indices pour le premier trimestre de l’année.
Indices | En monnaie locale | En dollars canadiens |
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1er trimestre | 1er trimestre | |
TSE 300 | 2.12% | 2.12% |
S&P 500 (U.S.) | -0.60% | 0.60% |
Nasdaq (U.S.) | -5.39% | -5.27% |
Europe (Euro) | 1.55% | -0.35% |
Nikkei (Japon) | 4.57% | 3.86% |
Le dollar canadien a été plutôt stable dans ce dernier trimestre, passant de 0.6277 $US à 0.6269 $US. La robustesse des prix des matières premières (métaux, pétrole, gaz naturel, blé, etc.) a contribué à aider notre devise. Pour ce qui est de l’Euro, ses propriétés fondamentales n’ont pas changé. Il nous semble cependant que la devise européenne s’est stabilisée au cours des six derniers trimestres. Une consolidation autour des 0.85 $US apparaît comme un niveau soutenable. Comme mentionné dans le passé, à un certain niveau, certains items ne sont vraiment pas chers. Il est donc possible que 0.85$US soit le niveau qui rende l’Europe compétitive. Nous verrons bien.
Les tensions et la violence au Moyen Orient exercent des pressions haussières sur le prix du pétrole. L’Iraq qui menace les Américains d’un embargo pétrolier ainsi que l’incertitude politique qui règne au Vénézuéla brouillent les perspectives à court terme pour l’or noir. La tendance à long terme est cependant plus intéressante quant au prix du baril. La part des pays de l’OPEP dans la production mondiale du pétrole décline. Dans les années 70, 70% des importations pétrolières des USA venait de l’OPEP alors qu’aujourd’hui il ne s’agit que de 45% et la tendance continue vers le bas. Avec la Russie qui conserve une attitude de libre marché envers ses exportations pétrolières et le Vénézuéla qui n’a d’autre choix que d’accroître sa production afin d’augmenter ses revenus, nous croyons que le prix du pétrole descendra autour du niveau des 20 $US le baril.
Après avoir livré deux années consécutives de rendements négatifs, les analystes et les investisseurs prévoient que les indices majeurs afficheront cette année des rendements positifs. Cet énoncé est basé sur une statistique démontrant que le marché baisse très rarement trois années subséquentes. Une telle occurrence n’est survenue que deux fois aux É-U depuis 1925 (soit en 1929-32 et en 1939-41). De plus, les économistes prévoient une croissance économique soutenue qui renforcera les profits des entreprises. Nous ne pouvons malheureusement vous donner un aperçu plus précis que ce que vous offrent les médias. Cependant, voici quelques commentaires qui vous aideront à comprendre notre position et notre stratégie.
- Notre approche, qui comporte en la recherche de titres sous-évalués, nous indique que peu d’opportunités d’achats sont présentes, et ce surtout dans le secteur des grandes capitalisations. Nous en concluons donc que le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq 100 ne sont pas bon marché (le ratio cours-bénéfice moyen des 100 plus grandes capitalisations du Nasdaq est de 64.1 et celui du S&P 500 est de 24).
- La relation entre la croissance économique et la valeur des titres boursiers est loin d’être aussi évidente que ce que nous laissent croire les économistes.
Croissance du PNB américain Valeur du DJIA De déc. 1964 à déc. 1981 373% de 874 à 875 Pts. De déc. 1981 à déc. 1998 177% de 875 à 9181 Pts.
Nous croyons fermement qu’une bonne sélection de titres constitue le facteur le plus important pour enregistrer une bonne performance. Les indices et les gros fonds mutuels auront, à l’image des deux dernières années, beaucoup de difficulté ces prochaines années.
Plusieurs questions sont levées au sujet de l’intégrité et de l’honnêteté des administrateurs et des vérificateurs suite à la «crise d’Enron». L’imposante faillite a engendré une véritable chasse aux sorcières de la part des spéculateurs augmentant substantiellement la volatilité du marché. Des compagnies telles que Tyco et GE ont souffert alors que le prix de leurs actions a fortement chuté. Sont-ils tous des escrocs? Nous croyons que non.
Selon Martin Whitman, un investisseur de style valeur par excellence, les corporations américaines divulguent leurs informations financières avec une limpidité et une précision inégalée. Si crise il y a, il ne s’agit pas de blâmer les chiffres mais bien ceux qui les déchiffrent.
Dans la dernière décennie, les bénéfices (plus spécialement les bénéfices futurs) obsédaient tant les analystes, les gestionnaires de portefeuilles et les professeurs universitaires qu’on oubliait de porter attention au bilan. C’est erroné d’évaluer une entreprise en se basant uniquement sur la possibilité des revenus futurs en ignorant ce qu’elle détient aujourd’hui. La fraude d’Enron (et d’autres) est le résultat d’inattentions flagrantes de la part d’un assortiment de spécialistes de la finance. Ces derniers ont été dupés parce qu’ils sont endoctrinés par la fausse hypothèse que le prix des actions est unilatéralement relié à l’espérance des bénéfices futurs. Bien des études nous ont démontré que même les meilleurs financiers ne peuvent prévoir le futur. Pourquoi donc baser nos décisions seulement sur le futur s’il nous est si imprévisible? Mieux vaut passer plus de temps à évaluer le présent.
Les bienfaits qui ressortent de ce défaut comptable sont une limpidité et une transparence accrues. Personne ne veut être le prochain Enron ou Arthur Andersen. À long terme, les marchés des capitaux de l’Amérique du Nord sont et méritent d’être les merveilles du monde capitaliste. C’est à nous, analystes et gestionnaires de portefeuilles de porter une attention particulière aux documents financiers que nous lisons. Nous devons nous rappeler que les rapports financiers sont rédigés subjectivement de façon à représenter diligemment la réalité et n’invoquent pas la vérité pure. En tant que conseillers, notre travail consiste à déchiffrer ces données et à fournir aux investisseurs des décisions éclairées. Bref, ce n’est pas le contenu des rapports financiers qui nous importe mais plutôt ce qu’ils représentent.
L’Équipe Claret