La récente suggestion de l’expert en finances personnelles Dave Ramsey, selon laquelle les retraités devraient pouvoir retirer 8% de leur portefeuille lors de leur première année de retraite et ajusté à l’inflation pour les années suivantes, a suscité un débat considérable. Cette affirmation va à l’encontre de lignes directrices établies, telles que la règle des 4%, recommandée par de nombreux planificateurs et experts financiers. À la lumière de l’affirmation de Ramsey, il est essentiel d’examiner les données historiques et les analyses modernes pour comprendre les implications d’une telle stratégie sur l’épargne-retraite.
Comprendre la règle des 4%
La règle des 4% est basée sur des données historiques des actions américaines et des bons du Trésor à moyen terme. Établie par William Bengen en 1994, elle stipule qu’un retrait de 4% du portefeuille de retraite au cours de la première année, ajusté annuellement pour tenir compte de l’inflation, permettrait de maintenir l’épargne d’un retraité pendant 30 ans dans la plupart des cas.
Suggestion de Dave Ramsey concernant les retraits de 8%
Dave Ramsey affirme qu’étant donné que les « bons » fonds communs de placement ont historiquement rapporté environ 12% et que l’inflation américaine s’élève en moyenne à 4%, les retraités devraient être en mesure de retirer 8% par année en toute sécurité. Cependant, il ne tient pas compte de la volatilité des rendements du marché et de la nature fluctuante de l’inflation, qui peuvent toutes deux avoir une incidence considérable sur la durabilité des retraits. En outre, des études ont montré que les fonds performants au cours d’une période ne le sont pas nécessairement au cours des périodes suivantes, ce qui remet en cause la fiabilité de l’hypothèse de Ramsey.
Perspective historique et constats récents
L’étude initiale de William Bengen, utilisant des données de la période 1926-1976, soutient un taux de retrait plus sûr de 4%. Des analyses ultérieures, incluant des conditions de marché plus récentes et des données globales, suggèrent que même un taux de 4% peut être optimiste, en particulier dans le climat économique actuel où les rendements attendus sont plus faibles.
En pratique, des simulations basées sur différentes répartitions d’actifs entre actions et obligations montrent que le maintien d’une approche équilibrée (typiquement 50-75% en actions) améliore la longévité du portefeuille par rapport à des stratégies plus conservatrices ou plus agressives. Ces résultats indiquent qu’un taux de retrait de 8 % augmente considérablement le risque d’épuiser prématurément les fonds de retraite, en particulier pendant les périodes de ralentissement économique et d’inflation élevée.
Études de cas et simulations de portefeuille
Des études de cas et des simulations détaillées portant sur différentes périodes historiques permettent de mieux comprendre comment les différentes stratégies de retrait d’un portefeuille à la retraite pourraient se dérouler. Ces études révèlent que si une répartition plus importante en actions peut améliorer la longévité du portefeuille et l’accumulation du patrimoine, elle accroît également le risque en cas de baisse des marchés. Il est important de noter que l’adaptabilité des taux de retrait et de la répartition des actifs en fonction de l’évolution des conditions du marché peut contribuer à maintenir l’épargne-retraite plus longtemps qu’une adhésion rigide à un pourcentage de retrait fixe.
La recommandation de Ramsey d’un taux de retrait de 8% s’écarte considérablement des taux de retrait sûrs établis sur la base de données historiques et de la théorie moderne du portefeuille. La plupart des études empiriques et des simulations préconisent des approches plus prudentes, avec des taux de retrait plus proches de 3-4%, en fonction de la situation spécifique du retraité, des conditions du marché et de la tolérance au risque.
Il est conseillé aux retraités d’adopter une stratégie de dépenses variables en fonction de l’évolution de la valeur de leur portefeuille et des prévisions du marché, plutôt qu’une stratégie de retraits fixes ajustés à l’inflation. Cette approche offre une voie plus durable vers le maintien de la sécurité financière tout au long de la retraite et correspond mieux aux données historiques et aux théories financières actuelles que le taux de 8% suggéré par M. Ramsey.