L’optimisation de portefeuille: l’équipondération vs. la pondération de marché

Si un investisseur porte une attention particulière à la qualité et à la valeur des titres de son portefeuille mais qu’il ne se soucie pas des techniques de construction de portefeuille, le résultat risque de lui laisser un goût amer. Pour bâtir un portefeuille optimal, il est très important de connaître et appliquer certaines notions de construction de portefeuilles. Et oui, en cuisine comme en finance, il ne s’agit pas seulement d’avoir les bons ingrédients, il faut également respecter les bonnes proportions pour rencontrer le succès.

Par conséquent, si vous cherchez à surpasser votre indice de référence et maximiser vos chances d’avoir un bon rendement, vous êtes au bon endroit, puisque dans cet article, je vous propose une technique de construction de portefeuille pour y arriver. Cette technique, qui semble toute simple, a démontré son succès en offrant un meilleur rendement que celui des indices de référence.

Avant de vous expliquer comment construire le portefeuille optimal, je dois vous expliquer comment sont construits la grande majorité des produits d’investissement.

Comprendre les indices de référence

La plupart des portefeuilles d’investissement comme les fonds mutuels, les fonds négociés en bourse et les portefeuilles sur mesure sont bâtis de façon à répliquer de près ou de loin leur indice de référence. 

Un indice de référence est tout simplement un ensemble de titres qui représentent bien la composition d’une place boursière. Il est composé des principaux titres de sa place boursière et chaque titre y est pondéré par le poids de sa capitalisation par rapport à la capitalisation totale de la place boursière étudiée. 

La capitalisation représente la valeur totale d’un titre. Dans le cas d’une entreprise, il s’agit de multiplier le nombre d’actions émises par l’entreprise, par le prix de ces dernières. Dans le cas d’une place boursière d’un pays ou d’une région, il s’agit d’additionner les capitalisations boursières de tous les titres qui la composent.

Les indices les plus connus sont le S&P 500, le TSX, le NASDAQ et le Dow Jones Industrial Average (DJIA). Le S&P 500 est l’indice de référence aux États-Unis et représente les 500 plus grosses compagnies publiques des États-Unis. Le S&P TSX est celui du Canada et représente les 300 plus grosses compagnies publiques du Canada. Le NASDAQ est un indice américain principalement composé de titres de haute technologie et le DJIA, représente 30 blue-chips américains (soit de très grandes entreprises qui se sont montrées dignes de confiance pendant de longues périodes). On retrouve également des indices pour toutes les places boursières à travers le globe ainsi que pour presque toutes les catégories d’investissement.

La plupart des indices sont construits selon une sélection des plus grandes compagnies publiques d’un pays auxquelles on attribue une proportion qui représente leur poids dans ce panier de titres. En d’autres mots, la proportion d’un titre dans l’indice est calculée en divisant la valeur boursière de l’entreprise par la valeur boursière combinée de toutes les entreprises qui composent l’indice. Donc, plus la capitalisation boursière d’un titre est grosse, plus son poids sera important dans l’indice de référence. 

Voilà comment sont construits les indices de références les plus utilisés en finance! 

La pondération de marché: défauts et inconvénients

La plupart des indices servent de canevas de construction dans l’établissement de la stratégie d’investissement. D’ailleurs, beaucoup de portefeuilles sont tout simplement une copie identique de leur indice de référence. On appelle pondération de marché la structure de construction de portefeuille qui se base sur son indice de référence.

Bien qu’elle soit la référence dans l’industrie financière, plusieurs études ont démontré que ce n’est pas la plus efficace et qu’il est possible de mieux structurer les portefeuilles pour obtenir de meilleurs rendements. D’ailleurs, la plus grosse faille de la pondération de marché est de surinvestir dans les compagnies qui sont trop chères et de sous-investir dans les compagnies qui sont à bon marché.

Par exemple, le TSX 60 est l’indice boursier qui comprend les 60 plus grandes entreprises du Canada. Au sommet de la bulle technologique, la société Nortel était de loin l’entreprise dont la valeur boursière était la plus élevée. Son titre représentait 40% de l’indice canadien. En d’autres mots, les investisseurs indiciels avaient 40% de leur argent investi dans Nortel, un seul titre, comparé à 60% de leur argent réparti dans les 59 autres titres mis ensemble (en moyenne environ 1% dans chaque titre). Voici donc un exemple drastique de la stratégie indicielle qui incite à trop investir dans les compagnies qui sont surévaluées. 

Le portefeuille équipondéré: mise en pratique et avantages

Bien évidemment, maximiser les rendements et optimiser les portefeuilles est un volet fort étudié en finance! Plusieurs recherches ont été réalisées à ce sujet! Malheureusement, les résultats théoriques semblent très difficiles à recréer dans la pratique. Les chercheurs ont donc essayé d’assouplir certaines hypothèses pour être en mesure de reproduire un portefeuille optimal dans la pratique. Le résultat est tout simple, mais très fonctionnel! Il s’agit tout simplement du portefeuille équipondéré.

Le portefeuille équipondéré, qui consiste à investir un montant égal dans chaque titre, semble bien trop simpliste pour être performant! Cependant, il a fait l’objet de nombreuses études et les résultats sont très concluants :

Premièrement, la principale faille du portefeuille à pondération de marché est corrigée : le portefeuille équipondéré ne fait pas l’objet de surinvestissements dans les titres trop dispendieux.

Deuxièmement, le portefeuille équipondéré est mieux diversifié que le portefeuille indiciel.

Et troisièmement, il permet de vendre les titres qui ont pris de la valeur et de racheter ceux qui ont baissé – et ce de manière automatique, sans erreur de jugement du gestionnaire.

Finalement, lorsqu’on évalue les performances du portefeuille équipondéré à travers différentes périodes et différents marchés, on a presque toujours des performances significativement meilleures. Chez Claret, nous avons des données de marché précises et des outils informatiques de pointe qui nous permettent d’élaborer cette stratégie pour vos portefeuilles avec succès.

En conclusion, le portefeuille équipondéré semble simple à priori, mais le rééquilibrage, ou le fait de remettre le bon poids dans chaque titre ajoute un bon niveau de difficulté. Cette stratégie peut être combinée à des techniques de sélection de titres, dans le but de générer un rendement espéré encore meilleur. 

Auteur(e)

  • Vincent Fournier, M.Sc., CFA
    Vincent a commencé sa carrière en 1999 et est détenteur de la charte CFA depuis 2004. Il détient un baccalauréat en administration des affaires et une maîtrise en économie. Il est membre du conseil d’administration de l’association CFA Montréal depuis 2005 et y a occupé le poste de président en 2010-11. Vincent s’est joint à l’équipe Claret en 2002.

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